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ALBERT LEE AU NEW MORNING 1988

Publié le 30/04/2012 à 18:44 par rocknrollforever Tags : albert lee new morning 1987
ALBERT LEE AU NEW MORNING 1988

Je me souviens de l'excitation incomparable qui s'emparait de moi à chaque fois que je me rendais à la FNAC des Halles pour consulter le tableau de prévision des concerts. C'était toujours un suspense insoutenable! Le nom d'un  artiste mythique ou d'un groupe légendaire serait-il inscrit sur le mur magique qui prédisait l'avenir du Rock n' Roll? Un évènement sans précèdent viendrait-il lézarder le morne quotidien qui nous dévorait chaque jour un peu plus? Et c'était toujours une joie infinie qui me submergeait en lisant l'annonce de tel ou tel show.


C'est ainsi qu'un après-midi du printemps 1988, j'apprenais avec un immense plaisir la venue d'ALBERT LEE au New Morning. J'ai découvert ce merveilleux guitariste au travers des premiers albums d'EMMYLOU HARRIS. Ah, ce solo d'enfer sur "Luxury Liner", avec ce son cristallin et agressif à la fois. Et la rapidité de son jeu! Puis j'ai également écouté ses interventions sur quelques albums d'ERIC CLAPTON et je me suis procuré ses deux albums solos. J'ai pris une bonne claque à l'écoute de "Country Boy". Même avec de l'écho, comment pouvait-il jouer à cette vitesse? Courant 1987, il avait sorti un album instrumental ("Speechless") suivi d'un autre en 1988. Ce concert venait en promotion de ce dernier disque.

 

Mon pote Christophe, bassiste de notre ancien groupe, était lui aussi bien branché Country Music et c'est tout naturellement que je lui avais proposé de m'accompagner. C'était aussi une grande première dans ma vie de Rocker! C'était la première fois que j'allais visiter le New Morning, lieu de tant de concerts qualifiés de "confidentiels" (surtout pour l'époque où beaucoup de groupes remplissaient le Zénith).

 

Le soir fatidique, je sors du boulot et je file directement Rue des Petites Ecuries où une dizaine de types patientent déjà tranquillement. Malgré leur bon goût musical, ils n'ont pas l'air bien virulents. La preuve: je me place d'autorité devant l'entrée et personne ne moufte. C'est vrai qu'avec mes cheveux longs, ma gueule de zonard et ma dégaine de Southern Rocker, je détonne passablement parmi ce public sage et propre sur lui. On est loin des boeufs de base des concerts de Hard Rock.

 

Soudain, des bribes de musique nous parviennent, échappées d'une courte répétition pour assurer la balance. Je reconnais "Tear It Up", un morceau de Rockabilly popularisé par JOHNNY BURNETTE. Les quelques solos acrobatiques qui filtrent par la porte d'entrée indiquent déjà que cette soirée s'annonce exceptionnelle. Puis le bruit de la rue reprend ses droits. La file d'attente s'allonge peu à peu et un amas commence à se former devant le New Morning. Je n'aperçois toujours pas mon pote Christophe. Tant pis! Il me retrouvera bien à l'intérieur. Au bout de trois quarts d'heure, il est impossible de remuer un orteil, tout le monde s'étant massé devant l'entrée. Un videur martiniquais ouvre la lourde et arrangue la foule avec conviction: "On va ouvrir les portes. Ne poussez pas! Tout le monde rentrera, OK? Ce soir, c'est ALBERT LEE et c'est super!". Beau discours mais plutôt inutile vu le profil du public concerné. Enfin, nous pouvons pénétrer dans l'enceinte du New Morning et c'est avec surprise que je découvre la salle où trônent des tables et des chaises ainsi que des fauteuils dans le fond. Jusqu'à présent, je n'avais assité à des concerts que debout dans la fosse. Je m'installe à la table la plus proche de la scène et je réserve un autre siège pour mon pote. Un jeune homme style "premier de la classe" vient s'asseoir à la table voisine et sort posément un walkman enregistreur. On commence la discute et il m'explique qu'il suit les concerts d'ALBERT LEE  en France et les enregistre pour un de ses amis, furieux fan du guitariste, qui réside en Angleterre. Après tout, pourquoi pas? Moi, j'ai bien amené mon appareil photo.

 

A une autre table, je reconnais Jean-Paul, photographe spécialisé dans les shows Rock n' Roll de tout poil. On se salue d'un air entendu, genre "T'es là toi aussi? Pas étonnant! Encore une soirée pour les amateurs de bonne musique". Ah, J.P.!! Qui ne se souvient pas de sa grande carcasse cintrée dans un imper noir, de sa tignasse couleur corbeau et de sa bouille sympathique toujours fendue d'un large sourire. Vers la fin des années 80, il a écumé un nombre impressionnant de concerts, son appareil en bandoulière, toujours au premier rang parmi les Headbangers. Il tenait parfois discussion ouverte avec d'autres passionnés au rayon Hard Rock de la FNAC des Halles. Je l'ai croisé en 2009 à LYNYRD SKYNYRD au Zénith et en 2010 pour POINT BLANK à Bobino. Il ne m'a pas reconnu. Comment l'aurait-il pu? J'ai changé. Lui aussi, le pauvre! Il semblait bien diminué. Aah! La "Rock n' Roll way of life"!

 

On me tape sur l'épaule. C'est mon pote Christophe. Il est venu avec un de ses copains, un grand barbu à lunettes surnommé "L G", pharmacien de son état. Nous entamons un échange animé sur nos différents goûts musicaux. Un loufiat vient nous interrompre en nous demandant ce que nous comptons consommer. Moi, c'est la première fois que je voie ça. On commande tous des bières. En traversant la salle pour me rendre aux gogues (on n'est jamais trop prudent), j'entends un gros mec à casquette, au style Country Rock n' Roll, affirmer à la cantonnade que DICK RIVERS va se pointer (en fait, Monsieur RIVERS ne se pointera pas mais cette anecdote prouve bien la notoriété d'ALBERT LEE au sein de la scène professionnelle française). Je remarque aussi que MARC BOZONNET, guitariste français de Country Music, a fait le déplacement.Le New Morning s'est rempli peu à peu mais au final, nous ne sommes pas si nombreux que cela, surtout avec la place que prennent les chaises.

 

Notre attention est soudain détournée par un nouvel arrivant qui s'installe sur les sièges placés derrière nous. Nous nous consultons du regard, style "Tu crois que c'est lui? Oui, c'est bien lui!". Eh oui! C'est bien MARCEL DADI qui s'est déplacé pour voir son pote ALBERT de passage à Paris. Nous décidons d'un commun accord  d'aller le saluer. Le père MARCEL semble content de notre démarche (il faut souligner que nous sommes les seuls à l'avoir reconnu). Quand vient mon tour, je lui serre la paluche avec déférence et il me lâche un sourire à la façon d'un maître bienveillant bénissant son disciple. Je lui demande où trouver un exemplaire de son album live avec CHET ATKINS à l'Olympia. Il me répond: "Tu n'as qu'à passer à la boutique, il en reste quelques uns."

Je suis comblé. J'ai approché un dieu vivant de la six cordes et je n'en suis pas peu fier. Je le reverrai quelques mois plus tard pour son fameux concert avec JEAN-FELIX LALANNE à l'Olympia. Dire que le 17 juillet 1996, en revenant du boulot, ma femme m'annoncera son décès dans un "accident" d'avion (le crash du TWA 800 est toujours sujet à polémiques). Je me suis carrément assis sur le canapé pour digérer la nouvelle. Drôle de fin! D'habitude, les musicos finissent dans des accidents de bagnole ou dans leur pieu, terrassés par une crise cardiaque... ou une overdose. La vie est parfois sournoise.

 

Enfin, ça y est! Les lumières se tamisent et le grand ALBERT LEE et son groupe foulent la scène du New Morning. Les cheveux mi-longs, bouclés comme un caniche, armé d'une guitare Music Man (fabriquées selon ses propres indications), ALBERT marque le tempo en étouffant les cordes de sa gratte et nous décollons pour une autre galaxie. On commence avec "Sweet Little Lisa" pour bien nous mettre dans l'ambiance. ALBERT LEE nous inondera de solos aussi étincelants que supersoniques, en son clair, alliant rapidité, dextérité mais aussi un feeling indéniable.

 

Je ne me souviens pas de la set list. Dans le désordre, nous avons eu droit à quelques instrumentaux de son dernier album en date comme "Canonball" (de DUANE EDDY), "T- Bird To Vegas" ou "Seventeeth Summer" (durant lequel GERRY HOGAN délaissera sa pedal steel pour la guitare rythmique). "One Way Rider" (avec une foule de notes) et "Evangelina" (une ballade de HOYT AXTON) nous caresserons également les esgourdes. ALBERT nous prouvera qu'il se débrouille fort bien au piano avec "Highwayman" et "Real Wild Child" (un rock d'origine australienne). Le groupe nous a aussi joué une ballade country chantée par le batteur. Bien d'autres morceaux nous raviront ce soir là. En rappel, "Country Boy", avec son avalanche de solos époustouflants, finira de nous achever. Jean-Paul,  le photographe, demande à ALBERT son médiator qu'il lui refile de bonne grâce. Le dernier titre, je m'en rappelle. C'était "Tear It Up". Là, on avait bien fait le tour: Country Rock, Rockabilly et Rock n' Roll, le tout enveloppé par des solos de guitare ciselés de main de maître. ALBERT LEE salue la foule et se retire backstage. Fin du rêve. Retour sur notre planète natale. Encore un concert inoubliable!

 

L'après-concert sera nettement plus terre à terre.

"LG" négocie avec mon voisin de table une copie du show et ils s'échangent leurs coordonnées respectives. Jean-Paul essaie de fourguer des briquets "rock n' roll" (il en a une boîte pleine) à quelques badeaux égarés. Moi, je me paye le T-shirt de la tournée.

Nous décidons de fêter la visite de notre guitariste surdoué et nous nous engouffrons dans la bagnole de "LG", à la recherche d'un obscur revendeur d'hamburgers et de bière. Est-ce la fatigue? Est-ce l'excitation du concert? "LG" s'embarque dans un sens interdit et on se retrouve face à une voiture. Le conducteur est passablement énervé. On a beau lui faire des signes d'excuse, le gonze continue de klaxonner comme un perdu. Alors on a fait ce que tout bon Rocker aurait fait. "LG" le bloque en sens inverse. Le mec veut descendre mais, coincé entre notre portière d'un côté et les caisses en stationnement de l'autre, il est réduit à l'impuissance. Christophe descend la vitre et l'apostrophe vertement: "Ecoutes, Bronski Beat! Tu fermes ta gueule et tu nous fait pas chier!". Moi, je lui enjoint prestement d'aller se faire enc... enfler. Puis on redémarre.

 

L'aventure continue au "burger" du coin. Le quartier est un peu "zone". La clientèle aussi. Jean-Paul et "LG" passent la commande. Au fond de la salle, quelques types bizarres nous matent du coin de l'oeil. Un petit gros, avec un pantalon de jogging relevé en short, un tatouage grossier sur une cuisse, s'approche de nous en s'aidant d'une béquille. Il cherche à nous taxer une clope. Personne n'en a ou personne n'a envie de lui en filer... je ne sais plus. Le petit gros commence à chouiner. Jean-Paul, avec un large sourire (comme à son habitude), lui conseille de la mettre en veilleuse. " Du calme, mon pote! Cool! Rock sudiste!". Je dis à Jean-Paul que s'il n'a pas de clope à lui donner, il peut toujours lui vendre un briquet. On se marre tous. Le petit gros n'insiste pas et retourne vers ses potes qui ne bougeront pas davantage. Ils semblent avoir compris où était leur intérêt.

 

Nous quittons ces lieux malsains pour aller traîner sur les Champs Elysées. Jean-Paul essaie de draguer deux nénettes, sans succès, malgré les chaudes recommandations de "LG" ("Il est très gentil, vous savez..."). Jean-Paul décide d'aller tenter sa chance au City Rock Café. Nous, on rentre se pieuter. Demain, il faut taffer (de plus, "LG" habite du côté d'Evry).

 

Ce n'est que le lendemain que je mesurerai l'impact de cette soirée. Je me pointe au boulot la gueule dans le cul mais le sourire aux lèvres, arborant fièrement le T-shirt du concert. A la pause de midi, je fonce chez le petit photographe situé Quai Saint Michel pour qu'il me développe mes clichés au plus tôt. Ouf! Ils ne sont pas trop mal réussis. Quels souvenirs!

 

Encore un show de légende qui avait bien tailladé la face de notre quotidien merdique, plus sûrement qu'une lame de rasoir! Au moins, à l'époque, on avait toujours ça...

Commentaires (1)

hamon le 29/12/2012
il me semble bien "cher Nounours" que ce soir là Albert a chanté " Dance with me"
des Orleans..... confirme moi! mais j'en suis à peu près certain.
Christophe


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